Qui était Pablo Picasso ? À travers 10 œuvres emblématiques, retraçons les différentes périodes de la vie artistique de Pablo Ruiz Picasso qui, après une enfance et des débuts en Espagne entre Malaga et Barcelone, a passé une grande partie de sa vie en France. Il disparaissait il y a 50 ans, le 8 avril 1973.
Autoportrait (1901)
Cet Autoportrait de 1901 appartient à la période bleue de Pablo Picasso, qui commence à la suite du suicide de son ami Carlos Casagemas, et doit son nom à la couleur dominante des tableaux de cette époque. C'est le seul autoportrait de cette période, qui s'étend de 1901 à 1904. L'artiste a alors vingt ans et témoigne avec ce tableau de la tristesse que provoque la perte de son ami chez lui : tous les tableaux "bleus" de Picasso seront empreints de mélancolie.
Cependant, l'utilisation du bleu n'a pas pour unique volonté de représenter la tristesse et la pauvreté dans laquelle vit Picasso à cette époque : il s'agit également de s'insérer dans une tradition picturale. La fiche œuvre du musée Picasso ci-dessous vous en livrera les secrets.
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Le musée Picasso propose ici une analyse d'un autoportrait de Picasso (1901) du tout début de sa période bleue, qui reprend le thème de la figure de l’artiste mélancolique.
https://www.museepicassoparis.fr/sites/default/files/2020-01/Fiche_oeuvre_Autoportrait_web.pdf
Les Demoiselles d'Avignon (1907)
En 1907, Pablo Picasso peint Les Demoiselles d'Avignon : le sujet du tableau (une scène de bordel) mais également son traitement très novateur choquent : la perspective est malmenée, les corps des femmes sont accumulés, déformés et simplifiés à l'extrême, les visages s'apparentent à des masques africains : il rompt avec tous les codes de la peinture classique.
Le tableau Les Demoiselles d'Avignon est considéré comme le premier tableau cubiste et va révolutionner l'art moderne.
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Lorsque Picasso expose pour la première fois les Demoiselles d’Avignon en 1907, le choc est immense. La crudité du tableau, la violence avec laquelle il rompt avec tous les styles, toutes les conventions de l’époque scandalise jusqu’à ses amis artistes… Cette vidéo vous propose d'analyser cette oeuvre emblématique, fondatrice de la peinture moderne.
https://www.youtube.com/watch?v=bNRBhlthCpU&list=PL9LWAQYUI74sO_Tsk7soWMJf2WbpwRmWR&index=5
L'Homme à la guitare (1911)
Cet Homme à la guitare de 1911 est un tableau caractéristique du cubisme analytique. La guitare est "analysée" par Picasso pour être ensuite déconstruite, fragmentée au moyen de nombreuses facettes et formes géométriques. La palette de couleurs est restreinte à des noirs, gris, bruns et ocres. Cette déconstruction pourrait parfois mener à l'abstraction : ce qui mène Picasso à poursuivre ses expérimentations et aller vers un cubisme plus "synthétique" pour revenir au réel.
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L'Homme à la guitare de Pablo Picasso :Un tableau cubiste ? Représentation du réel ou abstraction ? Que cherche à faire Picasso ? ( Panorama de l'art)
https://www.panoramadelart.com/hommeguitarepicasso
Nature morte à la chaise cannée (1912)
Cette Nature morte à la chaise cannée marque la transition entre deux périodes du cubisme : le cubisme analytique et le cubisme synthétique. Les volumes sont déconstruits en plans et facettes, les couleurs sont réduites (cubisme analytique). Mais cette œuvre est aussi considérée comme le premier collage reconnu de l'histoire de l'art : introduction de matériaux et d'objets dans l’œuvre, tels que le morceau de toile cirée ou la corde qui sert de cadre. On remarque aussi l'utilisation de caractères d'imprimerie... C'est le début du cubisme synthétique.
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Le musée Picasso propose une analyse de la "Nature morte à la chaise cannée" de Pablo Picasso. Cette œuvre, réalisée en 1912, est révolutionnaire : il s'agit de la première manifestation de la technique du collage dans la sphère artistique.
https://www.museepicassoparis.fr/sites/default/files/2020-01/Fiche_oeuvre_Nature_morte_chaise_cannee_web.pdf
Rideau de scène du ballet Parade (1917)
Le ballet Parade marque le retour des Ballets russes à Paris. Créé le 18 mai 1917 au théâtre du Châtelet, c'est une œuvre collective qui mobilise de grands artistes de l'avant-garde : un texte de Jean Cocteau, sur une musique d'Erik Satie, chorégraphie de Léonide Massine et scénographie de Pablo Picasso. Ce dernier réalise en effet décors, costumes et rideau de scène.
Le thème du ballet est un thème cher à qui Picasso qui voit là une occasion de renouer avec sa période rose et le thème du monde forain : Saltimbanques, clown et arlequin peuplent ce rideau, dans un style non pas cubiste mais réaliste et classique. Il n'a pas abandonné pour autant le cubisme dont on retrouve les caractéristiques sur les costumes des danseurs.
Ce spectacle crée le scandale dans la salle du Châtelet. Il marque pourtant l'histoire des arts. Guillaume Apollinaire le qualifiera de "sur-réaliste"... On y voit les prémices du courant surréaliste qui verra le jour au début des années 20.
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Revivez au travers de ce rideau l’histoire du ballet Parade : une pièce écrite par Jean Cocteau, sur une musique d’Érik Satie. Sur scène, les danseurs des ballets russes de Diaghilev. Et un immense rideau de scène peint par Picasso, dans un style étonnamment réaliste. Ce ballet synthèse de l’avant-garde de l’époque choqua profondément les spectateurs et marqua la naissance du ballet moderne.
https://www.youtube.com/watch?v=zlZf7kDwFKU&list=PL9LWAQYUI74sO_Tsk7soWMJf2WbpwRmWR&index=23 -
Numeridanse.tv propose un dossier thématique sur les influences de la danse illustré par 9 extraits vidéos. Par la confrontation avec l’architecture, la musique, le cirque ou le théâtre, avec lesquels elle partage des territoires communs comme l’espace, le rythme, la virtuosité, la narration…, la danse explore des possibilités nouvelles et ne cesse de se réinventer. C’est ce qu’illustrent les huit séquences de ce Thema. Un panorama qui souligne les ouvertures auxquelles la danse, art vivant, continue de se prêter. (D'après http://www.numeridanse.tv)
https://www.numeridanse.tv/themas/parcours/la-danse-la-croisee-des-arts?t
Arlequin (1923)
Arlequin est une figure récurrente de l’œuvre de Picasso à partir de 1901 et jusqu'aux dernières années. Ce personnage de la Commedia Dell'Arte apparaît souvent dans les œuvres de Picasso comme un double mélancolique de l'artiste. Après avoir révolutionné l'art moderne en créant le cubisme, Picasso connaît une phase plus classique : il se tourne vers le néoclassicisme, nommée parfois période "ingresque" (1915-1925), avec un retour à la figure humaine (Ingres privilégiait la ligne à la couleur). L'inachèvement volontaire de l’œuvre met en lumière le talent de dessinateur de l'artiste.
Dans cet Arlequin de 1923, il marie tracé et peinture, deux éléments fondamentaux de l'histoire de la peinture. Sous les traits d'Arlequin se cache le portrait d'un autre peintre, un ami espagnol, Joaquin Salvado. Il porte un costume qui avait été offert à Pablo par Jean Cocteau.
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Créé par et pour des personnes non-voyantes et voyantes, Les Surfaces sonores vous invite à découvrir le Centre Pompidou et ses chefs-d’œuvre par votre écoute et votre imagination. Les œuvres audiodécrites évoquent la sensibilité des corps : corps–mémoire, corps en mouvement, empêchés ou libérés de toute norme.
https://www.centrepompidou.fr/fr/podcasts/podcasts-visites-du-musee#c17963
Un podcast inclusif coproduit par le Centre Pompidou, Souffleurs de sens et Papiers communs.
Cet épisode est consacré à l'oeuvre de Pablo Picasso, Arlequin, 1923.
Centre Pompidou
Guernica (1937)
Guernica est certainement l’œuvre la plus connue de Picasso, c'est également son plus grand tableau (3,49m x 7,77m) : ces dimensions inhabituelles permettaient au tableau de s'adapter parfaitement au pavillon espagnol de l'Exposition universelle de Paris en 1937 pour lequel il était prévu. Avec Guernica, Picasso dénonce le bombardement de la ville basque Gernika d'avril 1937, la guerre civile espagnole et plus largement les horreurs de la guerre. Il manifeste ainsi son engagement politique pacifiste.
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Guernica : Son seul nom suffit à évoquer l'histoire de l'art du XXe siècle mais aussi l'horreur des conflits contemporains. L’œuvre est un passage obligé, un incontournable des programmes d'histoire et des parcours d'histoire des arts. L'exposition du musée Picasso n'en repose pas moins sur une absence, celle du chef-d’œuvre resté à Madrid. Son histoire mouvementée ne permet plus qu'elle soit prêtée ni ne circule. «Guernica» propose ainsi au visiteur de redécouvrir l’œuvre du point de vue de son créateur. Les dessins et archives conservés par Picasso tout au long de sa vie permettent d'éclairer d'un jour nouveau tant la création de ce chef-d’œuvre que sa diffusion et son accession au rang d'icône politique et artistique.
https://www.museepicassoparis.fr/sites/default/files/2020-01/DossierPedagogique_Guernica_paysage_web.pdf
(d'après Musée Picasso) -
Avec Guernica, Picasso se sert de son art pour dénoncer la guerre civile espagnole : il témoigne ainsi de sa colère et de son engagement politique. Découvrez la genèse de cette oeuvre ainsi que des pistes d'analyse grâce à cette vidéo de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais.
https://www.youtube.com/watch?v=zHc4OlCX7ms&list=PL9LWAQYUI74sO_Tsk7soWMJf2WbpwRmWR&index=18
Tête de taureau (1942)
Cette Tête de taureau est réalisée avec une selle de vélo en cuir ainsi qu'un guidon en métal. C'est un assemblage, un détournement d'objets, qui se rapproche des ready-made de Marcel Duchamp et du mouvement Dada.
L'intention de Pablo Picasso diffère cependant. C'est ce que nous explique la fiche d’œuvre du Musée Picasso disponible ci-dessous.
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Le musée Picasso propose une analyse de la "Tête de taureau" de Pablo Picasso et aborde avec cette œuvre la technique des assemblages, essentielle dans l'histoire de la sculpture moderne et de l’œuvre de Picasso qui la pratiquera jusqu'à la fin de sa vie. (d'après Musée Picasso)
https://www.museepicassoparis.fr/sites/default/files/2020-01/Fiche_oeuvre_Tete_de_taureau_web.pdf
L'Aubade (1942)
Picasso peint L'Aubade en 1942, en pleine Occupation. Peindre est à ses yeux un acte de résistance et s'il ne représente pas la guerre, il a recours à des métaphores pour dénoncer l'oppression, la peur voire même la torture, que subissent les français sous l'Occupation : les couleurs sont tristes, le gris domine, le décor est celui d'une prison, le thème classique de l'aubade est transformé : l'odalisque devient une prisonnière et la musicienne une gardienne.
Il s'agit du tableau le plus célèbre de cette période sombre et difficile qu'a été la Seconde Guerre mondiale.
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Peinte sous l'Occupation, L'Aubade est une œuvre singulière tant par son format monumental que par son iconographie complexe.
https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/cdqKEpK
Le Déjeuner sur l'herbe (1960)
Les grands maîtres de la peinture ont toujours inspiré Pablo Picasso. Ici, il cite Le Déjeuner sur l'herbe d’Édouard Manet (1863) qui lui-même citait déjà Le Concert champêtre de Titien (début du XVIe siècle).
Picasso a déjà revisité Poussin, Vélasquez (Les Ménines), Rembrandt, David, Delacroix (Femmes d'Alger), Courbet; il en a fait des "variations". Mais le travail qu'il poursuit avec Manet est certainement le plus important. En moins de deux ans, Pablo Picasso réalise 26 toiles, 6 gravures et 140 dessins d'après le tableau de Manet.
Le musée Picasso et le musée d'Orsay reviennent sur ce travail d'après Manet.
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Le musée Picasso propose une analyse du Déjeuner sur l'herbe de Picasso, d'après Manet. Il s'agit ici d'observer une œuvre qui a été peinte à partir d'une autre œuvre célèbre. L'huile sur toile de Picasso regarde en effet une autre peinture : "Le déjeuner sur l'herbe d’Édouard Manet", œuvre à l'origine d'un scandale artistique à la fin du XIXe siècle. Les œuvres des grands maîtres anciens ont beaucoup inspiré Pablo Picasso dans sa pratique quotidienne de la peinture.
https://www.museepicassoparis.fr/sites/default/files/2020-01/Fiche_oeuvre_Dejeuner_herbe_Manet_web.pdf
Musée Picasso -
Invention et recyclage, citation et détournement sont indissociables du dernier Picasso. Parmi les peintres du XIXe s. qui formaient son panthéon, Manet rayonne en compagnie d'Ingres, Delacroix, Courbet, Degas, Renoir, Cézanne et Gauguin. Parmi toutes les images qui excitèrent sa verve admirative et destructrice, Le déjeuner sur l'herbe eut peu de rivales. L'exposition du musée d'Orsay présentée en 2008-2009, rend possible l'une des rencontres les plus fécondes de l'histoire de la peinture. La présentation détaillée de l'exposition explore ce dialogue entre une partie de l'oeuvre de Picasso et le tableau symbolique de la modernité de Manet. (www.musee-orsay.fr)
http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/archives/presentation-detaillee/article/picasso-manet-le-dejeuner-sur-lherbe-20437.html?tx_ttnews[arcY]=2009&tx_ttnews[backPid]=252&cHash=fa6fa87e14