Découvrez en un coup d’œil l'essentiel du fauvisme : son histoire, ses caractéristiques, les sujets de prédilections, ses représentants principaux, les œuvres emblématiques, etc.

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Le fauvisme en 1 coup d’œil - Croquinote - Marion Martin Laprade - Novembre 2023

Le fauvisme est un mouvement artistique qui nait en France en 1905 et se termine assez rapidement cinq ans plus tard.
C'est Louis Vauxcelles qui donne son nom au mouvement, dans son article sur l'exposition du Salon d'Automne le 17 octobre 1905 :

"Au centre de la salle, un torse d'enfant, et un petit buste en marbre, d'Albert Marque, qui modèle avec une science délicate. La candeur de ces bustes surprend, au milieu de l'orgie des tons purs : Donatello chez les fauves"

La salle VII où ils exposent sera alors surnommée "La cage aux fauves" !

Les sources du mouvement sont nombreuses. Tout d'abord, l'impressionnisme : les fauves en conservent les enseignements sur la lumière et la couleur, en particulier la couleur pure. Avec les Fauves, la couleur ne cherche plus à imiter à réalité mais exprime des émotions, des sensations visuelles, la joie de peindre. Ils sont ainsi proches des expressionnistes allemands qui apparaissent à peu près au même moment.

Les néo-impressionnistes, Paul Gauguin, Vincent Van Gogh, Paul Cézanne ou encore l'art primitif influencent également le travail des Fauves.

Henri Matisse en est le précurseur et principal représentant, avec un tableau "manifeste" de 1905  Femme au chapeau, qui fait scandale et lui vaut le surnom de "Roi des Fauves". 

Le mouvement ne dure que quelques années, mais il est fondateur pour le développement de l'art moderne et ouvre la voie à l'abstraction.

  • Des couleurs très vives et qui ne correspondent pas à la réalité.
  • Larges aplats de couleur.
  • Couleurs qui priment sur le dessin.
  • Touches éparpillées, spontanées et visibles.
  • Agressivité des contrastes.
  • Simplification des formes.
  • Distorsion de la perspective.
  • Tracés noirs.

Comme les impressionnistes, les Fauves aiment la lumière naturelle et la peinture de plein air. La nature est donc inévitablement un sujet de prédilection, et plus particulièrement les paysages lumineux du Sud de la France. Henri Matisse et André Derain travaillent ensemble à Collioure tout l'été 1905 et découvrent la lumière méditerranéenne et à travers elle, le pouvoir de la couleur pure. 

De leur côté, Raoul Dufy, Albert Marquet et Maurice de Vlaminck privilégient les paysages du Nord de la France avec Le Havre, Rouen, Paris ou la Seine.

La ville comme la nature les passionnent : vues de ville, paysages, gros plans sur des arbres multicolores mais aussi portraits sont des sujets importants pour les Fauves.

  • La Femme au chapeau d'Henri Matisse : Une des premières œuvres du mouvement fauve, ce portrait d'Amélie, femme de l'artiste était exposée dans la salle VII du salon d'Automne de 1905 et a été particulièrement critiquée.
  • La Gitane d'Henri Matisse : ce portrait aux couleurs vives marque la liberté de choix des couleurs, sans souci de la réalité des choses.
  • Le Faubourg de Collioure d'André Derain : ce paysage témoigne des recherches sur la traduction de la lumière du Midi par la couleur pure, que Derain et Matisse menèrent lors de leur séjour à Collioure en 1905.
  • La série londonienne d'André Derain dont Les Quais de la Tamise est l'une des 30 toiles réalisées lors de son séjour à Londres, à la demande du marchand Ambroise Vollard .
  • Restaurant de la Machine à Bougival de Maurice de Vlaminck : Cette huile sur toile témoigne de l'influence forte de Vincent Van Gogh sur les fauves et sur Vlaminck en particulier. Le coup de pinceau rappelle celui de Van Gogh, dont la rencontre permettra à Vlaminck d'éclaircir sa palette, qui sera alors composée de couleurs pures, directement sorties du tube.
  • Les Arbres rouges de Maurice de Vlaminck qui propose ici une composition proche d'un zoom sur des troncs d'arbres de couleurs vives et pures, un thème cher aux fauves.