« Ce que la France a réclamé, ce que le peuple attend, ce que tous les yeux cherchent, le cercueil de Napoléon » déclare Victor Hugo, lors du retour des Cendres de Napoléon en 1840. Cette citation traduit bien l’intérêt suscité par le devenir du corps de l’ancien Empereur. Il est attendu, comme s’il allait revenir parmi « le peuple français [qu’il avait] tant aimé ». On l’imagine presque sortir de sa tombe, à Sainte-Hélène, comme l’a si bien représenté Horace Vernet.
Cependant, avant de parvenir au monument que nous connaissons et qui se trouve aujourd’hui sous le Dôme de la cathédrale Saint-Louis des Invalides à Paris, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts (de la Seine). Entre l’arrivée des Cendres et le déplacement du cercueil vers le tombeau, le 2 avril 1861, il faut attendre plus de vingt ans. Entre temps, le cercueil est placé dans la chapelle Saint-Jérôme, dans une sorte de chapelle ardente. Dès l’année suivant le retour de la dépouille de Napoléon, un concours national est lancé pour désigner l’architecte qui recevra l’honneur d’imaginer et de superviser la construction du tombeau de l’ancien empereur. Quatre-vingt projets sont présentés et, au final, c’est à l’architecte Louis-Tullius Visconti (1791-1853) que le gouvernement confie la tâche de construire le tombeau et la crypte qui l’accueillera.