Le programme d'enseignement de spécialité d'histoire des arts en terminale
Le programme d'enseignement de spécialité d'histoire des arts institue trois questions limitatives qui s'inscrivent dans les trois thématiques : "Un artiste en son temps", "Arts, ville, politique et société", "Objets et enjeux de l'histoire des arts".
Pour 2020, c'est Charlotte Perriand qui a été retenue pour la thématique "un artiste en son temps". Pour vous aider à découvrir la richesse de son travail d'architecte et de designeuse, Histoire des arts vous propose de nombreuses ressources ainsi qu'une carte de connaissances autour de cette grande artiste du XXe siècle.
Une artiste engagée
Son engagement politique et social se manifeste très tôt dans sa carrière. En 1929, Charlotte Perriand participe à la fondation de l'Union des artistes modernes (UAM), dont la vocation est avant tout sociale. Il s’agit en effet de « montrer qu’il existe des objets usuels courants, produits de l’artisanat ou de l’industrie, d’un prix abordable, de qualité et de formes telles qu’ils puissent contribuer à l’harmonie de notre vie, condition de santé et de joie ».
En 1932, Charlotte Perriand rejoindra aussi de nombreux artistes au sein de l'Association des Écrivains et des Artistes Révolutionnaires (AEAR) dont l'objectif est de lutter aux côtés du prolétariat contre le fascisme et l'impérialisme.
En 1936, elle dénonce dans un photomontage appelé La Grande misère de Paris, présenté au salon des Arts ménager les conditions déplorables dans lesquelles vivent de nombreux parisiens et cherche à interpeller les pouvoirs publics.
Son travail de designer et d'architecte reflète ces engagements : l'humain a toujours été au cœur des ses préoccupations. Ainsi, elle propose un mobilier qui soit accessible aux classes moyennes et travaille sur de nombreux projets d'habitat collectifs, sociaux ou universitaires.
"Le sujet, c'est pas le bâtiment, c'est l'homme qui est dedans. Comment va-t-il vivre ?"
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Ce dossier du Centre Pompidou a été réalisé à l'occasion de l'exposition rétrospective sur Charlotte Perriand en 2006. Il présente une étude approfondie de son travail et met en valeur tant l'architecte que la designer d'un mobilier original.
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-perriand/ENS-perriand.htm
(d'après www.centrepompidou.fr) -
À l’occasion de l'exposition «elles@centrepompidou» (2009-2010), l’Ina et le Centre Pompidou, présentent des portraits d’artistes, une sélection d’œuvres majeures exposées dans le Musée et des archives audiovisuelles de l'Ina.
https://fresques.ina.fr/elles-centrepompidou/fiche-media/ArtFem00218/charlotte-perriand-archive
Designer et architecte, Charlotte Perriand a incarné la modernité et l'avant-garde tout au long du XXe s.... Une exposition lui rend hommage au Centre Georges Pompidou en 2006.
(Source : Ina / Centre Pompidou)
Une pionnière du design
Les meubles imaginés par Charlotte Perriand dès les années 20 sont rapidement devenues des icônes du design, et sont toujours modernes aujourd'hui. Des sièges en tubes d’acier, une table rétractable..., elle innove et cherche à rendre l'espace le plus fonctionnel possible. Elle crée des espaces modulables révolutionnaires.
Durant toute sa carrière, elle réinterprète une même gamme de meubles toujours d'une grande simplicité, dans des matériaux différents, grâce à ses voyages notamment. C'est le cas en particulier de sa célèbre Chaise longue basculante, qu'elle allège grâce au bambou découvert pendant ses années au Japon.
Quelques meubles emblématiques décortiqués dans une série de vidéos d'Arte.tv :
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Découvrez en vue 360° la salle du musée des arts décoratifs intitulée "à table avec Charlotte Perriand et le Corbusier".
https://madparis.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/parcours/moderne-et-contemporain/a-table-avec-charlotte-perriand-et-le-corbusier/
Une architecture fonctionnelle et modulaire
L'architecture de Charlotte Perriand est guidée par des principes tels que la modularité, la préfabrication, le gain de place, ou encore l'escamotable, mais aussi par son amour pour la montagne. Ainsi, après ses refuges bivouac et tonneau, elle collabore à de nombreuses réalisations dans les Alpes :
- la naissance de la station Méribel-Les Allues, où elle parvient à respecter l’architecture vernaculaire des chalets savoyards;
- son propre chalet à Méribel;
- les Arcs 1600 et 1800.
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La DRAC Auvergne-Rhône-Alpes présente une des architectures ayant obtenue le label "Architecture contemporaine remarquable" : la station de sports d’hiver Arc 1600 - Pierre Blanche en Savoie. Un historique rappelle l'édification, auquel Charlotte Perriand a participé, en 1965 de la station de Bourg-Saint-Maurice . La description et des photographies permettent de comprendre l'agencement sur deux niveaux de cet ensemble.
https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/station-de-sports-d-hiver-arc-1600-pierre-blanche/f4979847-62be-4377-b442-ef8488c16ccf -
La DRAC Auvergne-Rhône-Alpes présente une des architectures ayant obtenue le label "Architecture contemporaine remarquable" : la station de sports d’hiver Arc 1800 en Savoie. Un historique rappelle le contexte de l'édification de cette station auquel Charlotte Perriand a participé, dans les années soixante-dix. La description et des photographies permettent de comprendre l'agencement de cet ensemble et son évolution aujourd'hui.
https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/station-de-sports-d-hiver-arc-1800-charvet-villards-charmettoger/dddca9dd-23bc-43be-8dc8-ac3aff45bdf8
Synthèse des arts
Charlotte Perriand noue de riches amitiés et collaborations avec des artistes de son temps. Des architectes bien sûr comme Le Corbusier et Pierre Jeanneret, avec qui elle collabore dès l'origine, ou encore Robert Mallet-Stevens. Mais aussi des designers comme Jean Prouvé, ou des peintres : Fernand Léger, Alexander Calder, Joan Miro.
La philosophie de Charlotte Perriand prône en effet une synthèse entre art et architecture. Alors que la reconstruction s’annonce en France comme un immense défi lancé au secteur du bâtiment, Charlotte Perriand met en scène la présence d’œuvres d’art au sein de l’exposition « Formes utiles » (1949-1950), au musée des Arts Décoratifs puis de 1951 à 1981 au Salon des arts ménagers.
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Les expositions de la première moitié du XXe siècle témoignent d’une évolution considérable dans les pratiques des décorateurs, toujours en quête du beau dans l’utile. Le substantif « moderne », omniprésent dans le vocabulaire, manifeste la volonté de rupture tout autant que le désir d’adaptation aux nouvelles conditions sociales et économiques.
https://madparis.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/dossiers-thematiques/le-mad-depuis-1864/l-union-centrale-des-arts-decoratifs-et-la-modernite-l-exposition-de-1925-et-l/
(Musée des Arts décoratifs)