D’étranges créatures rôdent la nuit, dans les bois près d’Athènes, et différents mondes y vivent sans se croiser. Les Amants ne savent pas que les Rustiques existent. Ni les Rustiques ni les Amants ne savent qu’ils sont entourés des fées. Et seul l’ingénieux Puck peut voyager d’un monde à l’autre. Illogique, direz-vous ? Bien sûr, puisqu’il s’agit d’un songe ! Mais qu’on se rassure : tout l’art de Shakespeare, magistralement adapté par Benjamin Britten, est de transformer cette confusion en une féérique comédie des amours.
En 1960, le compositeur est pressé par le temps : il doit impérativement concevoir un opéra pour le festival d’Aldeburg et ne dispose que de sept mois… Il choisit donc une œuvre qui lui est plus que familière. Tantôt ironique, tantôt romantique, tantôt réaliste, tantôt fantastique, les climats créés par Britten réunissent avec bonheur ses différentes inspirations : les chansons du folklore populaire comme la gouaille de son Petit Ramoneur…
Passé maître dans l’art de la fantasmagorie, le metteur en scène Laurent Pelly, après les enchantements du Roi Carotte en 2018, a voulu pour ce rêve un nocturne miroitant où accomplir tous les envols, et où même les situations les plus terre à terre s’affranchissent de la pesanteur.