Alors que l’empereur Napoléon III, en exil à Chislehurst (en Angleterre) après la chute de l’Empire en 1870, était au plus mal, le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) fut appelé afin de poursuivre le travail ébauché en 1872 pour un buste impérial. Arrivé peu de jours après la mort de l’Empereur survenue le 9 janvier 1873, Carpeaux put prendre quelques derniers croquis de la dépouille impériale. Le buste fut terminé en août 1874.
Les derniers mois de la vie de Napoléon III furent traversés par la douleur, il subit plusieurs interventions chirurgicales douloureuses visant à éliminer des calculs de la vessie. Carpeaux éclata les codes de dignité et d’autorité figées du buste à l’antique classique, pour révéler un Napoléon III dans toute son humanité d’homme souffrant : un buste nu sans accessoire, les chairs du visage affaissées, les sourcils froncés par une douloureuse inquiétude, le regard éprouvé. Un homme face à la souffrance et à la mort. Est-ce parce qu’il était lui-même gravement malade que Carpeaux sut transcender son sujet ?
Présentation de l'artiste Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) et de ce chef-d'oeuvre émouvant.