XVème siècle
Les premiers traités de danse paraissent en Italie.
La danse, à fonction récréative, n’est qu’une des composantes du spectacle comprenant texte et musique.
XVIème siècle
Le théâtre à l’italienne est construit aux alentours de 1580.
1581
Ballet comique de la reine : premier ballet de cour en France de danse baroque (chant, musique, danse et poésie) commandé par le roi Henri III. Girard de Beaulieu compose la musique du Ballet. La danse y figure sous la forme d’intermède.
XVIIème siècle
1653
Le ballet de cour devient un moyen de propagande.
Le ballet royal de la nuit dans lequel Louis XIV danse.
1661
Louis XIV crée l’Académie royale de danse.
La belle danse est conforme aux règles du classicisme et relève d’une compréhension mécaniste du corps.
1700
Raoul Auger Feuillet édite son système de notation du mouvement dont le vocabulaire pose les bases de la danse classique.
Voir + :
La musique de Versailles
Air pour les pêcheurs de Lully
Alceste, ou le triomphe d'Alcide de Lully
Marche pour La Cérémonie des Turcs de Lully
XVIIIème siècle
Le ballet pantomime : genre de spectacle chorégraphique à programme narratif constitué exclusivement de danse et de pantomime, développé notamment par le maître de ballet Jean-Georges Noverre (1727-1810).
1760
Noverre publie Les lettres sur la danse dans lequel il vise à faire du ballet un art indépendant.
XIXe siècle
Le romantisme
La danse se féminise, le tutu et la technique des pointes s’impose pour mieux symboliser la pureté, la légèreté.
Filippo Taglioni crée, La Sylphide (1832), premier ballet à introduire des éléments surnaturels, pour sa fille Marie.
A partir de 1840, les danses de salon se développe comme la valse portée notamment par les compositions musicales des Strauss. Le Beau Danube bleu par Johann Strauss, 1866.
1889
Exposition universelle de Paris dans laquelle apparaissent les danses exotiques d’Inde, d’Asie, d’Afrique etc. qui influenceront fortement les danseurs du XXe siècle.
1891
La danse serpentine de l’américaine Loïe Fuller explore les effets produits par la manipulation des draperies sous les projecteurs multicolores. Les soli présentés sous formes de récitals sont dépourvus de finalité narrative.
XXème siècle
1909
L’américaine Isadora Duncan s’installe à Paris, danse des récitals pieds nus, en tunique légère, dans la nature, met la danse au service de l’expressivité et s’inspire de la mythologie grecque. Sa danse est qualifiée de danse libre.
1909-1929 Les Ballets russes
Les Ballets russes de Serge de Diaghilev est une compagnie itinérante au sein de laquelle collaborent étroitement peintres, musiciens, chorégraphes et danseurs.
L’après-midi d’un faune d'après un poème de Stéphane Mallarmé, Vaslav Nijinski (chorégraphe), Claude Debussy ( musique), 1912.
Le sacre du printemps, Vaslav Nijinski (chorégraphe), Igor Stravinsky, ( musique), 1913.
1913
L’allemand et austro-hongrois Rudolf Laban fonde son école à Ascona au sein de la communauté utopique de Monte Verità (Suisse). Il y poursuit ses recherches sur l’autonomie expressive du geste et les danses chorales. Il appartient au mouvement de la danse dite d’expression (Ausdruckstanz). Il publie son système de notation du mouvement dit cinétographie en 1928.
Voir + :
Les écritures du mouvement
Notation Benesh
Écrire le mouvement (Webdoc)
1914
Hexentanz (La danse de la sorcière) de l’allemande de Mary Wigman, proche de l’avant-garde expressionniste, élève et collaboratrice de Rudolf Laban. Elle prône la subjectivité, la manifestation de l’émotion intime et de l’énergie intérieure.
1917
Parade, "ballet réaliste" par Jean Cocteau (livret), Léonide Massine (chorégraphe), Eric Satie (musique), Pablo Picasso (décor). Créé par les Ballets russes de Serge de Diaghilev au Théâtre du Châtelet.
1925
La Revue nègre avec Joséphine Baker, danseuse et chanteuse française d’origine américaine, devenue figure de proue de l’esthétique du cabaret et de la musique jazz
ANNÉES 30
Age d’or de la comédie musicale hollywoodienne avec les compositions géométriques de masse de Busby Berkeley et les succès de Fred Astaire.
1930
Lamentation de l’américaine Martha Graham, l’une des représentantes de la modern dance américaine : une danse engagée, intuitive, émotionnelle et symbolique.
1935
George Balanchine introduit la danse classique aux États-Unis, invité pour y fonder le futur New York City Ballet.
1943
Tropical Revue de Katherine Dunham, pionnière de la danse noire. Elle lutte contre la ségrégation, s’intéresse aux rituels dansés caribéens et africains, crée la première compagnie afro-américaine et forme Alvin Ailey.
1949
Carmen de Roland Petit, triomphe immédiat, révèle Renée Jeanmaire dite « Zizi », tous deux issus de l’école de danse de l‘Opéra de Paris. La chorégraphie introduit des positions en dedans révolutionnaires.
1953
Merce Cunningham créé sa compagnie avec le compositeur John Cage. Il rejette la frontalité et l’expression, emploie l’aléatoire et les gestes quotidiens, autonomise la danse vis à vis de la musique, danse dans ou en-dehors des théâtres (Happenings) et se réfère à Marcel Duchamp.
Summerspace (1958), Biped créée avec le logiciel de composition assistée par ordinateur Lifeforms (1999)
1955
Jacqueline Robinson fonde l’Atelier de la danse à Paris et Françoise et Dominique Dupuy les Ballets modernes de Paris. Ils forment de nombreux danseurs
1957
Création à Broadway de la comédie musicale West Side Story par Jerome Robbins, adaptée au cinéma en 1961.
1962
Le Judson Dance Theater ( fondé entre autres par Steve Paxton, Trisha Brown, Yvonne Rainer, David Gordon, Lucinda Childs, Meredith Monk, Deborah Hay, Simone Forti etc.) fait sa première présentation dans l’église Judson à New York.
La danse est dépourvue d’effet spectaculaire, le spectacle rejoint le studio et les lieux extérieurs. Ils développent le contact-improvisation.
1967
Messe pour le temps présent de Maurice Béjart, cérémonie en neuf épisodes, est une méditation sur des données essentielles de la vie comme sur des préoccupations d’actualité.
1978
Café Müller de Pina Bausch dont le genre allie danse et théâtre.
1980
Hommage à la Argentina, solo chorégraphié par Tatsumi Hijikata et dansé par Kazuo Ôno, est présenté en France, provoquant la stupeur et révélant le butô au public occidental japonais, un genre de danse contemporaine apparu au japon au début des années 60, rejetant la danse moderne, prenant pour moteur de création la violence et l’érotisme, en réaction à la démocratie et la morale.
A PARTIR DES ANNÉES 80
La nouvelle danse française se déploie, une danse d’auteur allant de pair avec la création du statut « Centre chorégraphique national » sous le ministère de Jack Lang.
Liens :
Philippe Jamet
Dominique Boivin
Angelin Preljocaj et la danse contemporaine
Josef Nadj
1981
May B de Maguy Marin
1984
Déserts d’amour de Dominique Bagouet (1951-1992)
1992
Cérémonie d’ouverture et de clôture des J.O. d’Albertville par Philippe Decouflé
1994
Projet de la matière d’Odile Duboc (1941-2010)
Années 1990-2000
Certains chorégraphes dont Jérôme Bel, Xavier Leroy, Boris Charmatz mettent à plat et en question les codes du spectacle vivant. On parle de l’émergence d’une « non-danse » tandis que la danse est toujours présente mais redéfinie.
En Belgique, le chorégraphe et metteur en scène Alain Platel, fondateur des Ballets C de la B, travaille autant avec des danseurs professionnelles qu’amateurs, tandis qu’Anne Teresa de Keersmaeker questionne le lien entre la danse et la musique.
La culture hip-hop : le hip-hop entre dans les théâtres et est reconnu comme une forme artistique à part entière.
Liens :
Pour une chorégraphie des regards
Agwa/Correria
Steven Cohen et l'art de la performance
Arts de la scène et nouvelles technologies : Les déplacements du problème de Grand Magasin
Exposition "On danse ?" la danse comme un fait social, partagé et partageable
30 ans de danse (1984-2018) par l'association des Centres Chorégraphiques Nationaux
Enora Rivière
Danseuse et chercheuse en danse