Architecture

Préhistoire

Néolithique-Chalcolithique

Stonehenge, Royaume-Uni

Stonehenge, Royaume-Uni




Vers 4 500-2 500 av. J.-C.
Apparition des civilisations à mégalithes.

 

Antiquité

Égypte

Vers 2700 – 2600 av. J.-C.

Les Pyramides de Gizeh, Egypte

Les Pyramides de Gizeh, Égypte

 

 

Développement d’une architecture funéraire monumentale en pierre : dans la nécropole de Saqqara le mastaba d'Akhethétep et dans la nécropole de Memphis les pyramides de Gizeh.

 

 

 

1550 – 1070 av J.-C.

Façade du grand temple d'Abou Simbel, Egypte

Façade du grand temple d'Abou Simbel, Egypte

Ȼ Domaine public

 

Nouvel Empire

Les édifices de Karnak et les temples d'Abou Simbel construits par le pharaon Ramsès II à Thèbes marquent l’apogée de la civilisation de l’Égypte antique.

 

 

 

Assyrie et Babylone

IXe – VIIIe s. av. J.-C.

Palais de Ninive, Irak - Vue cavalière, avec des amorces du mur d'enceinte.

Palais de Ninive, Irak - Vue cavalière, avec des amorces du mur d'enceinte.

Ninive et l'Assyrie, par Victor Place (1867) / The New York Public Library

 

Palais de la période néo-assyrienne

Nimrud, nouvelle capitale de l'empire assyrien,

Palais à Ninive, dernière des capitales assyriennes.

 



 

 

605-562 av. J.-C.

Briques glaçurées représentant un lion

Panneau de briques glaçurées représentant un lion

provenant du décor de la Voie Processionnelle de Babylone, Irak

The Metropolitan Museum of Art

 

Le roi Nabuchodonosor II dote Babylone d’un ensemble monumental prestigieux.

 

 

 

Grèce

VIe - Ve s av. J.-C.

Chapiteaux constitutifs des ordres architecturaux classiques.

Chapiteaux constitutifs des ordres architecturaux classiques.
Encyclopédie vol. XVIII de Diderot et d'Alembert

 

 

L’architecture grecque privilégie l’harmonie des proportions, l’emploi des ordres (dorique, ionique, corinthien), la qualité du matériau (marbre, pierre calcaire), dans les édifices de prestige : 

- Les temples de Grèce continentale (Athènes, Delphes)

- La colonie grecque d’Italie du Sud à Paestum

 

 

 

 

Rome

Ier - Ve s. ap. J.-C.

Colisée, Italie - Autochrome de Fernand Cuville, 1918

Colisée, Italie - Autochrome de Fernand Cuville, 1918

/ Archives de la Planète Musée Albert Kahn

 

L'architecture romaine se construit sur les influences des civilisations voisines et passées, grecques et étrusques en particulier. .

Les monuments de Rome servent de modèles aux villes de l’Empire et entretiennent le sentiment d'appartenance à une culture commune :
- Temples de Nîmes et de Vienne
- Amphithéâtres d’Arles et de Saintes
- Théâtre d’Orange

 

Pont du Gard, France

Pont du Gard, France

 

 

 

En Gaule, comme dans les autres parties du monde romain, les techniques de construction héritées des Grecs se perfectionnent avec l’emploi de l'arc et de la voûte : Pont du Gard, en 50 après J.-C.

Moyen Âge

Haut Moyen Âge

Ve - VIIe siècles

Coupe de la basilique Sainte-Sophie, Turquie

Coupe de la basilique Sainte-Sophie, Turquie

Wilhelm Lübke  et Max Semrau, Grundriß der Kunstgeschichte, 1908.

 

​Après la chute de Rome en 476, seul l'Empire romain d'Orient est en mesure d'élever des édifices monumentaux : Sainte-Sophie de Constantinople (532). L'art byzantin s’épanouit :

La brique est un des matériaux de construction très utilisé dans l’architecture byzantine.

En Gaule, développement, à l’initiative des évêques, de quartiers cathédraux : Le Puy 
Autour de la cathédrale se regroupent, protégés par un mur d’enceinte, lieux de culte et d’accueil, palais de l’évêque, baptistère : Poitiers

 

VIIIe siècle

Chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle

Vue des mosaïques du plafond octogonal principal

de la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle, Allemagne.

 

L’architecture religieuse carolingienne est au service d'une liturgie complexe : abbatiale de Saint-Denis (754-770), chapelle palatine de Charlemagne à Aix-la-Chapelle (792-797).

Des nombreux palais édifiés par Charlemagne, sa famille et ses vassaux, subsistent quelques témoignages : Doué-la-Fontaine, Fécamp, Mayenne.

 

 

 

IXe – Xe siècles

Diffusion  du « plan type » dit de Saint-Gall (830)

Abbaye de Cluny. Abbatiale (reconstruction).

in Kirchliche Baukunst des Abendlandes de

Georg Dehio et Gustav von Bezold, 1887–1901

 

 

Essor des grandes abbayes bénédictines : Abbaye de Cluny fondée en 910

 

 

 

 

 

Architecture romane (fin Xe - XIIe s.)

XIe siècle

L'architecture romane, héritière des techniques romaines, notamment de la voûte, connait son apogée au XIe siècle. Les églises et abbayes romanes témoignent des nombreuses recherches et expérimentations : changements liturgiques (primauté donnée à l'est du sanctuaire), innovations techniques (usage plus systématique de la voûte) et artistiques (essor du décor sculpté monumental) :

Nef de la Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay
Crédits : Jean-Christophe BENOIST, CC BY-SA 3.0

 

Saint-Philibert de Tournus (à partir de 1008),

Saint-Michel-de-Cuxa (début XIe s.),

Sainte-Foy de Conques (1041) et son portail,

Basilique Sainte-Marie-Madeleine à Vézelay (à partir de 1096),

Abbaye de la Sauve-Majeure (XIIe et XIIIe s.)

 

 

 

 

 

XIIe siècle

Maturité et diffusion de l'architecture romane  :

Notre Dame la Grande de Poitiers

Notre Dame la Grande de Poitiers, ensemble côté est

Autochrome d'Auguste Léon , 1916

Archives de la Planète - Musée Albert Kahn

Cluny III (1088-1130),

Les églises romanes d'Auvergne dites « majeures » : Saint-Nectaire (1146-1178), Saint-Austremoine d’Issoire (1e moitié XIIe s.),

Notre-Dame-la-Grande de Poitiers (2e quart XIIe s.),

Saint-Trophime d’Arles (1160-1180).

 

 

 

Architecture gothique (XIIe – XVe s.)

Années 1140 – 1180

Premier art gothique

La voûte d’ogives, invention des maîtres d’œuvre romans, est mise au service d’une nouvelle conception de l’espace. Couvrant un volume intérieur désormais unifié, la croisée d’ogives favorise un allègement des structures et une  diffusion optimale de la lumière dans l'église. L'architecture médiévale passe ainsi du Roman au Gothique.

Cathédrale Notre-Dame, Laon. Façade occidentale, Henri Le Secq, Mission héliographique de 1851.
Crédits : RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda - Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine

 

Les riches diocèses d’Île-de-France et de Picardie accueillent de nombreux chantiers. Toutefois, la première cathédrale gothique est celle du puissant archevêque de Sens en Bourgogne :

 

Basilique de Saint-Denis,

Cathédrale Saint-Étienne de Sens,

Cathédrale Notre-Dame de Laon,

Cathédrale Notre-Dame de Paris

 

 

 

 

Fin du XIIe – 1e moitié XIIIe siècles

Gothique classique

Au XIIIe siècle, le maître d'œuvre et dessinateur, Villard de Honnecourt compile dans un carnet des notes et des croquis exceptionnels : Les cathédrales et Villard de Honnecourt

Cathédrale Notre-Dame de Chartres. Voûte de la nef

Cathédrale Notre-Dame de Chartres. Voûte de la nef
crédits : MMensler [CC BY-SA 3.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)]

Grandes cathédrales du domaine capétien :

Cathédrale Notre-Dame de Chartres,

Cathédrale Saint-Étienne de Bourges

Cathédrale Notre-Dame de Reims,

Cathédrale Notre-Dame d'Amiens,

Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg.

 

 

Années 1240 - 2e moitié XIVe siècle

Gothique rayonnant

Élégance et évidement des formes, raffinement du décor peint et sculpté : Sainte-Chapelle de Paris.

Fin XIVe – XVIe siècle

Gothique tardif dit « flamboyant »

Sainte Chapelle du Chateau de Vincennes
Crédits : Thesupermat CC BY-SA 3.0

 

 

Perfectionnement des techniques (taille et mise en œuvre de la pierre) et virtuosité ornementale :

Sainte-Chapelle de Vincennes (à partir de 1390)

Monastère royal de Brou (1505 – 1532)

 

 

 

 

 

Châteaux-forts, palais urbains

XIe - XIIIe siècle

La construction des châteaux-forts a beaucoup évolué au cours du Moyen-Age avec le perfectionnement de l'architecture militaire.

Carcassonne, Porte narbonnaise

Crédits : Autochrome de Georges Chevalier, 1916 / Archives de la Planète - musée Albert Kahn

 

Le château-fort, refuge, résidence et symbole du pouvoir seigneurial :

Donjon de Loches (1e moitié du XIe siècle)
Châteaux et places fortes de Lorraine
Château du Louvre, demeure royale, Paris (vers 1200)
Château comtal de Carcassonne (XIIIe siècle)

 

 

 

XIVe - XVe siècle

Recherche d'apparat et de confort dans les demeures et les palais urbains :

Palais Jacques-Cœur, Bourges
Crédits : Remi Mathis, CC BY-SA 3.0

 

La Conciergerie à Paris, (après 1298)

Palais des papes à Avignon (1335-1352)
Château de Vincennes (1364-1380)
Palais Jacques Cœur à Bourges (1443-1453).

Château des ducs de Bretagne à Nantes (fin XVe s.)

 

Renaissance

Grands modèles italiens

XVe-XVIe siècle

Les architectes italiens développent une approche renouvelée de la culture antique, un goût pour la géométrie, la symétrie et les proportions harmonieuses.  Ces transformations de l'art de bâtir apparaissent sous l’impulsion de philosophes, de grands mécènes et d'artistes de génie :

Villa Almerico dite Villa Rotunda, Vicence (Italie) Extrait du livre deux, Les Quatre Livres de l'architecture de Andrea Palladio, 1570 The Metropolitan Museum of Art

Villa Almerico dite Villa Rotunda, Vicence (Italie)
Extrait du livre deux, Les Quatre Livres de l'architecture de Andrea Palladio, 1570
The Metropolitan Museum of Art

 

La première Renaissance a lieu en Italie durant le siècle du Quattrocento.
Dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore à Florence par Fillippo Brunelleschi (1420-1436).

 

La Haute renaissance (1500-1530) : diffusion d'une culture savante avec la publication de nombreux traités architecturaux et la remise à l'honneur de Vitruve (architecte romain du 1er siècle avant J.C.).


Basilique Saint-Pierre à Rome par Donato Bramante et Michel-Ange (1e moitié XVIe s.),
Villa Rotonda en Vénétie par Andrea Palladio (1550).

 

Renaissance française

1500 - 1540 

Tout en demeurant fidèles à la tradition héritée du Moyen Age, les architectes de la Renaissance en France adoptent les modes italiennes, en particulier dans le décor des résidences du roi et de la cour :

Escalier du Château de Blois

Escalier du Château de Blois

Dessin à la mine de plomb, 1838.

/BnF.

 

 

Château de Gaillon (1508)

François Ier bâtisseur de châteaux :
Château de Blois (1515-1518)
Château de Chambord (1519-1526)
Château de Fontainebleau (1531-1547) et sa Galerie François Ier

 

 

 

Naissance de l’architecture à la française

1540 - 1561

Château d'Anet, portail d'entrée

Château d'Anet, portail d'entrée
Crédits : Binche [CC BY-SA 3.0]

 

 

Les architectes de la « jeune génération », Pierre Lescot au Louvre (1546), Philibert Delorme au Château d'Anet (1547-1553) et aux Tuileries (1563), Jean Bullant à Ecouen (1538-1555) posent les jalons d'une manière spécifiquement nationale en s’appuyant sur une meilleure compréhension du langage de l’architecture antique.

 

 

 

 

1561 – 1594

Le Louvre, élévation de la cour carrée, détail de l'étage attique.(Pierre Lescot)
In Les plus excellents bastiments de France, 1576-157 de Jacques Androuet Ducerceau
Crédits : Beaux-Arts de Paris

 

Destructions dues aux guerres de Religion.

Jacques Androuet Du Cerceau publie Les Plus excellents bastiments de France.

XVIIe - XVIIIe siècles

L’architecture du Grand Siècle

1598 – 1661

Redressement du royaume sous Henri IV et Louis XIII. Les architectes forment désormais un groupe professionnel mieux identifié.

Élévation du portail de l’église et des bâtiments du monastère du Val-de-Grâce à Paris.

Élévation du portail de l’église et des bâtiments du monastère du Val-de-Grâce à Paris.
in Architecture française - Tome II de Jacques-François Blondel, 1752.
Châteaux de Versailles et de Trianon.

Ensembles urbains, place des Vosges à Paris, (1605 - 1612), place royale (de la République) à Caen (2e moitié XVIIe siècle)

Édifices publics de prestige, palais du Parlement de Bretagne à Rennes par Salomon de Brosse (1618),

Églises  à Paris :  Val-de-Grâce (1645-1667) par François Mansart, Jacques Lemercier, Pierre Le Muet, église Saint-Sulpice (1646) par Christophe Gamard et Daniel Gittard

Église Saint-François d'Annecy (1642) inspirée de l’église du Gesù de Rome (1550-1584) : diffusion du modèle de façade « à la romaine ».

Châteaux et hôtels particuliers : Maisons de François Mansart, Hôtel Lambert (1640) à Paris conçu par le premier grand architecte du Versailles de Louis XIV, Louis Le Vau, Hôtel de Châteaurenard à Aix-en-Provence par Pierre Pavillon (vers 1650).

 

1661 – 1715

Galerie Apollon musée du Louvre, par Victor Duval, 1874

Le chantier du Collège des Quatre-Nations, actuel palais de l’Institut de France, (1662 - 1669) , les gigantesques entreprises du Louvre et du Château de Versailles (1668) révèlent une fructueuse confrontation entre influences italiennes (voyage du Bernin en France) et tradition française. Cette dernière triomphe avec la création de l'Académie d'architecture (1671).

La petite galerie du palais du Louvre, détruite après un incendie, devient la galerie d'Apollon réalisée par Louis Le Vau entre 1661 et 1663.

Le château de Versailles et sa galerie des glaces, comme l’église des Invalides, consacrent la prééminence de Jules Hardouin Mansart, Premier architecte du roi et Surintendant des bâtiments.

 

 

Plan-relief de la ville de Besançon à l'échelle 1/600
Musée des Plans-Reliefs (Paris).

L'architecture militaire de type bastionné est dominée par la personnalité de Vauban qui construira de nombreuses places fortes le long des frontières nord, est et ouest de la France :

Citadelle de Lille (1667-1670),

Citadelle de Besançon (1675 à 1683)

Neuf-Brisach (1697)

Briançon ( 1713 à 1734)

 

 

 

1715 – 1760

L’art rocaille, limité au décor et à l’aménagement des demeures, se nourrit d’exotisme (chinoiseries) et de fantaisie. Son influence sur l’architecture publique reste limitée : fidélité aux principes de majesté, de symétrie, d’équilibre des lignes, de sobriété ornementale hérités du Grand Siècle.

Place du parlement (ancienne place royale), Rennes

P. Danilo Royet CC BY-SA 3.0

 

Embellissements urbains : places royales de Rennes et de Bordeaux (1724 -1729), par les architectes Gabriel père et fils,  place Stanislas à Nancy (1752), place royale de Reims 1758.

Création de l’école des Ponts-et-Chaussées (1747).

 

 

 

 

1760 – 1789

Les découvertes archéologiques de Pompéi, Herculanum et Paestum inspirent une nouvelle architecture « à l’antique » faite de volumes épurés, de lignes droites et d’ornements sévères, le néo-classicisme :

Fort (projet n° 28) dessin d'Étienne-Louis Boullée

Fort (projet n° 28) dessin d'Étienne-Louis Boullée
Bibliothèque nationale de France

 

Grand théâtre de Bordeaux, Victor Louis (1776),

Église Sainte-Geneviève à Paris, Germain Soufflot (1764 -1780),

Projets utopiques d’Etienne-Louis Boullée ou de Claude-Nicolas Ledoux.

 

 

La Révolution

Les actes de vandalisme alternent avec une première prise de conscience patrimoniale.
Ouverture du Musée des Monuments-Français, Alexandre Lenoir (1795).
Création de l’école polytechnique (1794).

XIXe siècle

Querelle des styles

Néo-classicisme

Dès la fin du XVIIIe s, le néo-classicisme antiquisant s'est répandu en Europe et aux États-Unis.
En France, il s'impose pendant tout le premier tiers du XIXe s. : Arc de triomphe de l'Etoile (1806-1836).

Historicisme

Pierrefonds aquarelle de Eugène-Emmanuel Viollet-Le-Duc
Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine
Crédits  RMN-Grand Palais / Daniel Arnaudet

 

L'intérêt grandissant pour l'histoire favorise un retour aux styles du passé : le Moyen Âge est à l'honneur.
Eugène Viollet-le-Duc, inspecteur général des monuments historiques publie le Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle (1854 – 1868). Il lance de grands chantiers de restauration

Notre-Dame de Paris (1843),
Château de Pierrefonds (1857-1884).

 

 

 

 

 

Éclectisme

L'éclectisme combine les références à différents styles  : l'Opéra de Paris de Charles Garnier (1861-1875) en est le plus bel exemple, dans un environnement urbain ordonnancé sous l'autorité du préfet Haussmann.

Art nouveau

Maison des majoliques, Vienne
Otto Wagner,1898

B. Welleschik CC BY-SA 3.0

 

A la fin du siècle, la réaction à l'académisme se fait sentir un peu partout en Europe. C'est l'avènement de l'art nouveau, une forme d'art total qui renoue avec les savoir-faire artisanaux et renouvelle formes et ornements.

Bruxelles et Victor Horta, Vienne et Otto Wagner, Glasgow et Charles Rennie Mackintosh, Barcelone et Antonio Gaudi, l'école de Nancy avec notamment Henri Sauvage et la Villa Majorelle, Paris et Hector Guimard.

 

 

 

Nouveaux programmes, nouveaux matériaux

Transformation de Paris sous le Second Empire

Haussmann "Gâcheur"
par le dessinateur De La Tramblais, 1870-1871
© Victoria and Albert Museum, London

 

Georges Eugène Haussmann préfet de la Seine est chargé en 1853 par Napoléon III d'assainir et embellir Paris.
Le budget de ces grands travaux est considérable (deux milliards de francs-or, autant que le budget annuel de la France) et vivement critiqué notamment par Jules Ferry qui fait paraître un pamphlet Les comptes fantastiques d’Haussmann en 1857.

 

 

 

 

 

Entre 1853 et 1870 :

Boulevard Saint-Germain, Paris vers 1877
Photographie de Charles Marville
Collection : State Library of Victoria


 - Élargissement de la voirie existante et ouverture de grandes artères.
 - Création d'immeubles bourgeois dont les façades à l'esthétique nouvelle sont les éléments clés du style haussmannien au risque d’une uniformisation de certains quartiers.
 - Assainissement par la création de réseau d'égouts et d'adduction d'eau.
 - Création de parcs et jardins.

 

 

 

Architecture métallique

Produits en série, la fonte, le fer, l'acier, le verre, puis le béton armé se mettent au service de programmes nouveaux.

Gare d'Orsay (Paris) : coupe transversale

Gare d'Orsay (Paris) : coupe transversale
Victor Laloux, 1898
Musée d'Orsay

Gares à Paris : Gare du Nord (1858-1864) par Jacques-Ignace Hittorff, Gare d'Orsay (1898 - 1900) par Victor Laloux.

Usines : Chocolaterie Menier avec ses nombreux bâtiments (moulin, ferme du Buisson, cité ouvrière, etc.) dans la ville de Noisiel, Familistère Godin, ville dans la ville, à Guise.

Édifices culturels : Salle de lecture de la Bibliothèque Nationale et Bibliothèque Sainte-Geneviève par Henri Labrouste (1857-1867), Paris

Marchés couverts : Passage Pommeraye, Nantes (1840-1843), Halles de Paris par Victor Baltard (1854-1866), Bon Marché (1870-1887), Paris.

Ouvrages d'art : Viaduc de Garabit, Gustave Eiffel (1880-1884).

 

Crystal Palace, Allée centrale depuis la grande entrée. Londres
Lithographie de William Simpson In Souvenir of the Great Exhibition ,Ackermann & Co, 1851.
© Victoria and Albert Museum, London

 

L'esprit de compétition entre pays industrialisés et la curiosité pour les civilisations lointaines se manifestent lors des expositions universelles de Londres ou de Paris : 

Exposition universelle de 1851 : Crystal Palace, Londres

Exposition universelle de 1889 : Tour Eiffel, Paris

 

 

XXe - XXIe siècles

Industrialisation de la production architecturale

Essor de la construction en béton armé, symbolisé par la réussite de l’entreprise des frères Perret. Auguste Perret, architecte et entrepreneur va ainsi concevoir des édifices aux structures novatrices :
Immeuble de la rue Franklin à Paris (1903),
Théâtre des Champs-Élysées (1913),
Église Notre-Dame du Raincy (1923).

La Cité-Jardin de Suresnes

La Cité-Jardin de Suresnes
Carte postale ancienne éditée par EM n°7842

Les défis de la reconstruction consécutive à la première guerre mondiale sont immenses.

Le logement social, l’aménagement urbain ouvrent des perspectives  nouvelles :
Les cités-jardins construites suites aux destructions de la Première Guerre mondiale : Cité-jardin du Chemin Vert à Reims, Cités-jardins de Paris et de sa banlieue.
Henri Sauvage et ses projets d’immeubles à gradins,
Tony Garnier à la Cité des États-Unis à Lyon, (1921-1934)
 

Tradition et avant-garde

Le bâtiment de l'école du Bauhaus à Dessau, Allemagne
Crédits : Detlef Mewes / Domaine public

 

L’académisme, le régionalisme, l’art déco qui a triomphé à Paris à l’occasion de l’Exposition internationale de 1925, sont combattus par les architectes d’avant-garde. émergence du Mouvement moderne :
- en Allemagne avec l'école du Bauhaus (1925) : Walter Gropius, Ludwig Mies van der Rohe,
- en France Le Corbusier, Villa Savoye (1929).
Chassés par le nazisme, plusieurs de ces architectes  (Marcel Breuer) font connaître l’architecture moderne aux États-Unis : essor du « style international ».

La France des Trente Glorieuses (1945 – 1975)

- Croissance économique et urbaine : la question du logement  collectif demeure centrale. La réussite de certaines expérimentations comme l’Unité d’habitation de Le Corbusier à Marseille  (1945-1952) ne peut masquer l’échec de la politique des « grands ensembles». Des alternatives à la banalité du logement collectif se font jour :

- Développement de l’architecture de loisirs :  stations balnéaires, stations de sports d'hiver.

- Renouveau de l’architecture sacrée.

Adaptations et rejet du modernisme

Venu du Brésil, Oscar Niemeyer, acclimate en France, en Algérie, une version « tropicale » du modernisme.

En réaction à l’appauvrissement du langage plastique, le postmodernisme des années 70 et 80 préconise un retour aux styles :
- Ricardo Bofill fondateur du "Taller de Arquitectura", un atelier d’architecture à Barcelone,  cherche à décloisonner les disciplines (architecture, urbanisme, sociologie, etc) et construit notamment le quartier Antigone à Montpellier (1977) et le Palacio d’Abraxas, complexe de logements sociaux à Noisy-Le-Sec.

Plusieurs tendances s’opposent à leur tour au postmodernisme :
- une approche technologique de l’architecture : Renzo Piano et Richard Rogers au Centre Georges Pompidou de Paris (1976), Sir Norman Foster au Carré d’art à Nîmes (1993).
- une approche « déconstructiviste ».

  • Bernard Tschumi : Parc de la Villette à Paris (1983 – 1992)
  • Frank Gehry : Musée Guggenheim de Bilbao. Inauguré en 1997, marque un tournant dans la pratique architecturale avec le recours à un outil informatique performant.
  • L’agence Coop Himmelb(l)au) : Musée des Confluences à Lyon (2006 – 2014).
  • Zaha Hadid (1950 – 2016) : Première femme à obtenir le prestigieux prix Pritzker (2004), Zaha Hadid accède au statut de « starchitecte » à l’heure de la mondialisation.

D’un siècle à l'autre

Du musée du quai Branly à Paris par Jean Nouvel (1999-2006) au Louvre – Lens par l'Agence Sanaa (2009-2012), les équipements culturels sont d’excellents laboratoires de la création architecturale. Cette dernière s’expose et vient à la rencontre du public, à la Cité de l’architecture et du patrimoine comme au FRAC Centre dont le  bâtiment est une exemple des apports du numérique dans l'architecture.

La publicité donnée aux projets toujours plus spectaculaires, de Dubaï aux mégapoles chinoises, ne doit pas occulter le développement d’une pratique de l’architecture plus mesurée, consciente des enjeux humains, des réalités économiques et des questions environnementales :

 

Benoît Dusart, historien